Les passereaux guettent l’aube pour s’envoler, les canards sont des lève-tard, les corneilles n’ont pas d’horaire, les hérons ne font qu’à leur guise…
Malgré son appareil dernier cri et son gros téléobjectif, la mésange bleue est trop lointaine. Il faut tenter une approche. Zut, elle est partie…
La grive draine ne l’a pas vu. Elle se pose sur une branche. Un rapide controle de l’ouverture, une vérification de la vitesse. Où est-elle ? Elle n’est plus là.
Le soleil se cache derrière un nuage, le ciel se couvre, la pluie arrive…
Dure est la vie du photographe animalier.
La patience est sa seule arme. Le temps s’écoule. La lumière s’amenuise, la nuit arrive. C’est la fin de l’aventure.
L’automne s’écoule, paisible, sur la campagne genevoise. Jour après jour, là-haut dans le ciel, plane un rapace. La buse variable est la reine des airs. Les autres oiseaux de proie sont partis ou ne sont pas encore de retour. Tout au plus, un faucon crécerelle vient lui faire allégeance…
Un coup d’aile, un élégant virage, une glissade, elle atterrit dans un pré ou se perche sur une branche, à la recherche de sa pitance.
Mais elle a pénétré dans le royaume des corneilles. Des escarmouches éclatent, prélude au véritable combat qui aura lieu un jour.
Ce jour qui est enfin arrivé aujourd’hui, dans les cieux du marais de Sionnet.
Une première passe d’armes…
…suivie d’une deuxième.
Ni vainqueur, ni vaincu. Chacun a regagné son territoire.
Comment aurions-nous pu le découvrir, sans l’aide de Caroline ?
Perdu au milieu des terres arables et des pâturages, caché par une ceinture d’arbres et des roseaux, ce petit lac, partagé par deux cantons, Berne et Soleure, passe totalement inaperçu. Seuls les habitants du coin et quelques ornithologues expérimentés peuvent le connaître…
Il ne manque pourtant pas de cachet, ce jour-là à l’aube.
Et il n’est pas seulement beau. Aussi bien habité. Blongios nains et crabiers chevelus se cachent dans les deux îles au milieu du lac, avec leur progéniture, les rousserolles effarvattes se montrent des courts instants avant de disparaître dans les roseaux. Quelques grèbes huppés se promènent nonchalants en compagnie d’un couple de cygnes et six cygneaux. Un épervier sème la panique…
Et si, comme nous, vous avez la chance de parcourir ses rivages avec un monsieur très passionné et passionnant, Hans-Peter Äschlimann, qui connaît par coeur tous ses habitants, votre bonheur ne peut être que total, même si le faucon pélerin ne veut pas se montrer ce jour-là.
A découvrir au fil des saisons et au coucher du soleil…
Due fiumi che si gettano nel Verbano, Il Ticino e la Verzasca, rimodellando il paesaggio a ogni piena, una splendida foresta di quercie, ontani e frassini che nasconde la frenesia di Locarno e dei suoi satelliti, parecchi sentieri dove ogni albero o cespuglio cela un nuovo uccello. Questo ed altro sono le Bolle di Magadino…
Ogni luogo ha il suo signore. Qui è senz’altro la piattaforma d’osservazione della Bolla Rossa, che si affaccia in una lanca del lago tra i due fiumi.
Fine aprile, la nostra prima visita. Un senso d’impazienza mal celato ci fa affrettare il passo nella foresta. Appena il tempo di una breve sosta là dove l’upupa è stata vista o di un rapido colpo di binocolo tra le fronde dove sfuggono cince, ghiandaie e chissà che altro. Lo splendido bosco meriterebbe meglio, ma la passerella d’accesso all’osservatorio non è lontana.
Ancora qualche passo… Non siamo soli, ma le decine di svassi sull’acqua e le rondini nel cielo fa che è come se lo fossimo.
Piove e pioverà quasi sempre a ogni visita, Ma in realtà splende il sole.
Il voltolino si batte con il porciglione, il forapaglia appare per meglio scomparire. Sugli isolotti che le acque basse del Verbano lasciano affiorare, limicoli e cutrettole si danno la caccia. Persino una volpe fa la sua apparizione…
Début avril, sept heures du matin. La nuit est partie, l’aube s’installe. A l’horizon, quelques faisceaux de lumière annoncent l’arrivée du soleil. Timidement, les gris et les noirs se colorent.
Il y a quelques jours, un groupe d’échasses blanches a atterri dans le marais. Une seule parmi elles est restée. Elle arpente son domaine, sans jamais s’arrêter, indifférente aux autres canards encore endormis. Un pas derrière l’autre, dans un ballet rythmé, que seule une foulque irascible parvient à accélérer.
Quelques minutes et, derrière moi, le soleil franchit la montagne. Il fait pâlir la lune, dernier vestige de l’ombre qui fut. Il inonde de couleurs les roseaux et l’étang. La nature se réveille.Installé aux premières loges, je savoure le spectacle.
Le pic épeiche tambourine sur le vieil arbre gardien des lieux, le chant du merle domine celui des autres oiseaux, le busard des roseaux survole l’étang… Il est temps de partir. Un autre ballet, auquel je ne suis pas convié aujourd’hui, se met en place.
Quelques marais enfouis dans des roseaux impénétrables, un torrent, la Seymaz, au débit incertain, des terres agricoles en friche ou cultivées, des bosquets étriqués, le tout très fréquenté par les coureurs à pied, les cyclistes et les promeneurs de chiens et de bambins.
Tout devrait me conduire à fuir cet endroit et pourtant, contradiction de l’âme humaine, il s’agit de l’un des endroits que j’aime le plus.
Car les lumières du matin, quand la nature s’éveille et les humains dorment encore, y sont sublimes. Car ces brèves moments de solitude sont soudainement brisés par le cri du faisan, la vision du sanglier quittant ses roseaux pour s’aventurer dans le marais ou l’insouciance des tarins des aulnes venant profiter de leur nourriture préférée. Car la patience est souvent récompensée par la surprise.
Au fil des saisons, une faune abondante et variée fréquente les lieux. Certes souvent cachée et difficile à observer, mais toujours présente. Et quand, parfois bredouille, je décide de quitter mon terrain de jeu, chassé par mes congénères, c’est en songeant d’y revenir admirer les canards en vol qui défient la boule du soleil se couchant là-haut, sur la colline.
L’hiver se termine, une nouvelle saison s’annonce. Avec elle, nous partirons à la recherche de nouvelles aventures…
Toutefois, les quelques jours qui nous séparent du printemps nous donnent l’ occasion de parler des milliers de canards, plongeurs ou de surface, qui sont venus se reposer sur les eaux du lac Léman, le plus grand des lacs d’Europe occidentale, zone humide d’importance internationale.
Entre décembre et mars, ce fut un vrai régal de partir à leur découverte, jumelles et téléobjectifs prêts à jaillir. Les bons endroits pour le faire sont légion. Becsetailes en a largement fréquenté quelques uns, d’autres restent à explorer, mais le prochain hiver sera bientôt là…
De Genève à Villeneuve, voici nos coins secrets.
Pointe à la Bise : un petit coin de paradis, souvent battu par le vent, comme son nom l’indique. Une réserve de Pro Natura avec une tour d’observation très bien conçue, des centaines de canards, mais aussi quelques oiseaux qui viennent jouer dans les arbres et les roseaux que nous surplombons. N’est-ce-pas le roitelet à triple bandeau ?
Des couchers de soleil à coupler le souffle.
La nouvelle plage des Eaux-Vives : un minuscule îlot de nature en pleine ville, au milieu des badauds, des coureurs à pieds et des promeneurs de chiens… Un aménagement récent déjà fréquenté par le râle d’eau ou le martin pêcheur.
A quelques pas, parmi les bateaux somnolents de la Nautique, des centaines de couples de nettes rousses se régalent. Parfois un canard mandarin égaré leur rend visite.
La plage du Reposoir : un endroit sans prétention, au bord de l’axe routier Genève-Lausanne, à la circulation incessante. Quelques mètres de gazon qu’apprécient la bernache à cou roux ou celle du Canada. Mais aussi, plus inattendu le troglodyte mignon.
Port Choiseul : des centaines de morillons et de foulques macroules, des dizaines de grèbes huppés, deux hérons cendrés qui se tiennent toujours au même endroit, un martin-pêcheur qui dispose de quelques bateaux en guise de perchoir… Avec un peu de chance et beaucoup de persévérance, un harle huppé qui, l’espace de quelques jours, est venu rendre visite à ses cousines, les harles bièvres.
Le Creux-de-Genthod : en été, il vaut mieux l’éviter. Les filets de perche du restaurant attirent de nombreux Genevois. Mais en hiver, seuls quelques canards fréquentent les lieux, dont des bernaches nonnettes…
La Dullive : ce minuscule port près de Gland est la patrie des morillons et des milouins. Il passerait presque inaperçu si le fuligule à bec cerclé n’avait pas pris l’habitude d’y venir jeter un coup d’oeil…
Le port de Rolle : ici, les arbres côtoient l’eau. Mésanges, pies et buses variables saluent les nombreux canards venus se reposer dans les eaux calmes du port. Parfois, le chevalier guignette et le troglodyte mignon y font leur apparition. Une héronnière attend ses hôtes…
Villeneuve : sa baie abrite toute sorte de canards, certains tout près, d’autres, plus discrets, au large. Son port de l’Ouchettaz attire des hôtes inhabituels, tels l’eider à duvet ou le bécasseau variable.
Le vol incessant des cygnes conduit le regard vers les digues de la réserve des Grangettes toute proche. Quelques pas et vous y êtes…
Meyrin, cité satellite de Genève, 20000 habitants, des gratte-ciels, une circulation plutôt dense…
Pourtant, au milieu de tout cela, un petit bassin de rétention des eaux de pluies est devenu un lac entouré de roseaux et de bosquets. bordé par un chemin agréable allant d’un observatoire à une plateforme, d’une passerelle à un point de vue.
En cette période de l’année les foulques et les grèbes castagneux sont les maîtres des eaux.
Mais dans un coin ou l’autre vous pouvez admirer le canard souchet ou la sarcelle d’hiver. Même les poules d’eau, si timides d’habitude, se montrent volontiers.
Et puis, cerise sur le gâteau, les roselières cachent le butor étoilé que tout le monde cherche et que peu ont la chance d’apercevoir…
Le pouillot véloce a colonisé chaque arbuste du coin.
Mais avec un peu de chance, vous allez rencontrer le pic épeiche, la bergeronnette des ruisseaux, quelques rousserolles effarvattes, la bécassine des marais et même un troglodyte mignon…
Le coin n’a guère changé depuis que je l’ai découvert, il y bientôt quarante ans. Peut-être il y a un peu plus de monde, mais le matin tôt ou la fin de journée venue vous êtes seul. Vous découvrirez alors le chamois qui remonte les pentes ou le chevreuil qui vient vous dire bonjour.
Plusieurs sentiers sillonnent la forêt pour enfin se rejoindre et vous conduire, en montant doucement le long d’un torrent impétueux vers le fond de la vallée, aux pieds des glaciers.
La beauté des paysages peut vous faire oublier un court instant que le val Roseg est le paradis des mésanges, noires, huppées ou alpestres qu’elle puissent être.
Vous entendez leur chant dans les frondaisons, vous les cherchez en vain et puis, soudainement, elles plongent sur vous à la recherche d’une graine qu’elles ont pris l’habitude de se faire offrir…
Parfois une sittelle torchepot ou un pinson des arbres vient les concurrencer, mais elles restent les reines indiscutables de la forêt.
Plus haut, vers les sommets des arolles, c’est le royaume du cassenoix moucheté, alors qu’à vos pieds s’agite l’écureuil…
Et, avec un peu de chance, vous apercevrez, dans le courant du torrent, le cincle plongeur.
Une passion, l’observation animalière. En particulier, ce temps-ci, l’observation des oiseaux. C’est fascinant, mais parfois fatigant…
Un lundi matin de fin août. Il est 0730 heures et nous sommes déjà en place derrière le muret qui nous sépare de la prairie inondée des « Quatre-Vingts » près d’Yverdon.
Il a beaucoup plu ces derniers jours. L’eau est plus haute que d’habitude, ce qui ne favorise pas l’évolution des limicoles. Seuls quelques chevaliers sylvains et un bécasseau cocorli paradent à la portée de nos objectifs.
Une heure plus tard, des ouvriers viennent enlever les herbes qui encombrent un canal avoisinant. Le bras de la pelle mécanique se dresse dans les airs provoquant l’envol de quelques rares échassiers… Il est temps de partir.
Un martin-pêcheur au loin et un rougequeue en contre-jour plus tard et nous sommes en route pour la réserve de Cudrefin.
Ici aussi, les eaux du canal sont très hautes et désertes. Mais il y a toujours quelque chose à voir : un gobemouche noir, l’espace d’un instant, et, plus longuement, une rousserolle effarvatte.
La nature nous réserve l’une de ces surprises que nous avons appris à connaître, mais qui nous émerveilleront toujours. Une cinquantaine de courlis cendrés se reposent dans les eaux bordant la digue. C’est une première pour nous.
Et, en prime, un couple de tadornes casarca, autre oiseau que nous n’avions jamais vu en Suisse, que nous retrouverons, beaucoup plus près, là où le lac arrête le chemin. Deux bécasseaux variables, aussi. Ainsi qu’une sterne arctique nourrissant son petit. Absolument splendide.
Une horde de gamins nous chasse. Une bonne excuse pour soigner nos ventres affamés. Chevroux et son auberge nous donnent des forces pour achever notre périple à la réserve du Creux-de-Terre.
Peu d’oiseaux, encore une fois. Mais une autre nouveauté. Cinq vanneaux huppés se tiennent sur la bande herbeuse aux pied du grand saule, au centre de l’étang. Et, pendant que nous essayons de les photographier, deux éclairs traversent le ciel.