LA HUPPE FASCIEÉ

Upupa epops

Quel défi de taille ! Christine et moi-même nous l’avions observée les premiers s’affairer aux Teppes de Verbois, terriblement lointaine.

Puis, Françoise et Dominique l’ont hébergée dans leur jardin, sans jamais pouvoir la photographier.

Paola a pris la relève au Tessin. Elle a même réussi quelques clichés qui ont illustré le site qui ont disparu aujourd’hui.

Elle a ouvert le chemin, mais il a fallu quelques temps pour réaliser une photographie acceptable. Elle nous vient de Suisse alémanique.

Bolken/SO, avril 2023

Puis Patrick est passé par là.

Vignoble de Russin/GE, juillet 2023

LE BUSARD CENDRÉ

Circus pygargus

Ah, ces busards… On ne le voit pratiquement jamais au sol, cachés comme ils le sont dans les roseaux, voire dans dans les champs de colza. Au vol, ils sont d’une élégance folle, mais essayez donc de les photographier. Et, pour corser le tout, ils se ressemblent parfois comme une goutte d’eau.

Celui-ci est sans l’ombre d’un doute, un beau mâle qui m’a tenu compagnie quelques longues minutes.

Marais de Sionnet/GE, avril 2021

LE PIC ÉPEICHETTE

Dryobates minor

Il a beau être le plus petit des pics, guère plus gros qu’moineau, mais quelle énergie ! Il ne cesse pas de tambouriner sur sa branche et la cavité de son futur nid s’agrandit minute après minute.

Quelques jours après, le plus gros est fait. Maintenant il disparaît à l’intérieur de l’arbre pour peaufiner son oeuvre. Visiblement, il y a encore du travail…

Marais de Sionnet/GE, avril 2021

Nous ignorions qu’il fréquentait les roseaux !

Bolla Rossa/TI, avril 2021

Des roselières tessinoises aux bois genevois, le retour a pris un temps considérable !

LE BUSARD SAINT-MARTIN

Circus cyaneus

L’étang est en alerte. Les ailes relevées en V, le busard Saint-Martin plane dans les airs, à la recherche de sa pitance.

Si le mâle est facilement reconnaissable grâce à son plumage gris-cendre, la femelle est beaucoup plus discrète. Heureusement, son croupion blanc la trahit…

Marais de Sionnet/GE, avril 2021

LA MAROUETTE POUSSIN

Zapornia parva

Il y a quelques jours, j’avais aperçu sa silhouette pendant deux ou trois secondes. Même pas le temps de lever mon téléobjectif…

Aujourd’hui, elle m’a tenu compagnie une bonne demie-heure, se faufilant sans cesse entre les roseaux, apparaissant et disparaissant selon ses envies, mais revenant toujours pour le plaisir de mes yeux.

Marais de Sionnet/GE, avril 2021

Un plaisir qui ne s’est jamais renouvelé. Une autre s’est chargée de la revoir et de me rappeler des souvenirs.

LE HARLE PIETTE

Mergellus albellus

Il a dû faire très froid cet automne dans les lacs et les rivières de l’Europe du Nord pour qu’il ressente le besoin de rejoindre nos contrées pour y hiverner.

Paré de blanc et noir, son splendide plumage attire l’attention. C’est peut-être pour cela qu’il sait se faire discret et se montre rarement.

Nant d’Avril/GE, avril 2021

Peu commun chez nous, il devrait bientôt repartir. Ne perdons donc pas l’occasion de retourner le voir…

Toujours pour le plaisir des yeux : autre lieu, autres couleurs.

Inkwilersee/SO, décembre 2021

A force de chercher, il n’est plus seul !

Inkwilersee/SO, janvier 2023

À L’HEURE DU RÉVEIL

Début avril, sept heures du matin. La nuit est partie, l’aube s’installe. A l’horizon, quelques faisceaux de lumière annoncent l’arrivée du soleil. Timidement, les gris et les noirs se colorent.

Il y a quelques jours, un groupe d’échasses blanches a atterri dans le marais. Une seule parmi elles est restée. Elle arpente son domaine, sans jamais s’arrêter, indifférente aux autres canards encore endormis. Un pas derrière l’autre, dans un ballet rythmé, que seule une foulque irascible parvient à accélérer.

Quelques minutes et, derrière moi, le soleil franchit la montagne. Il fait pâlir la lune, dernier vestige de l’ombre qui fut. Il inonde de couleurs les roseaux et l’étang. La nature se réveille.Installé aux premières loges, je savoure le spectacle.

Le pic épeiche tambourine sur le vieil arbre gardien des lieux, le chant du merle domine celui des autres oiseaux, le busard des roseaux survole l’étang… Il est temps de partir. Un autre ballet, auquel je ne suis pas convié aujourd’hui, se met en place.

L’ÉCHASSE BLANCHE

Himantopus himantopus

Avec mes longues jambes interminables, la grâce de mes mouvements, l’élégance discrète de ma robe, je suis l’incarnation de la beauté. Alors je me cache pour ne pas vous éblouir.

Vous voulez m’admirer ? Allons, n’insistez pas. Vous y tenez vraiment ? Enfin…vous l’aurez voulu !

Ce matin, après une bonne nuit de sommeil, je suis encore plus belle.

Aujourd’hui, c’est dimanche. Je me suis parée de mes meilleurs atours.

Marais de Sionnet/GE, avril 2021

LE COMBATTANT VARIÉ

Calidris pugnax

Vous me trouvez terne et insignifiant ? Vous avez peut-être raison. Toutefois, ce n’est que provisoire…

Quelques jours plus tard, mes couleurs ont déjà changé.

Marais de Sionnet/GE, avril 2021

Revenez dans quelque temps, lorsque, collerette multicolore dépliée, je courtise ces dames.

Mais je ne serai peut-être plus là !

Marais de Sionnet/GE, avril 2022

LE MARAIS DE SIONNET

Quelques marais enfouis dans des roseaux impénétrables, un torrent, la Seymaz, au débit incertain, des terres agricoles en friche ou cultivées, des bosquets étriqués, le tout très fréquenté par les coureurs à pied, les cyclistes et les promeneurs de chiens et de bambins.

Tout devrait me conduire à fuir cet endroit et pourtant, contradiction de l’âme humaine, il s’agit de l’un des endroits que j’aime le plus.

Car les lumières du matin, quand la nature s’éveille et les humains dorment encore, y sont sublimes. Car ces brèves moments de solitude sont soudainement brisés par le cri du faisan, la vision du sanglier quittant ses roseaux pour s’aventurer dans le marais ou l’insouciance des tarins des aulnes venant profiter de leur nourriture préférée. Car la patience est souvent récompensée par la surprise.

Au fil des saisons, une faune abondante et variée fréquente les lieux. Certes souvent cachée et difficile à observer, mais toujours présente. Et quand, parfois bredouille, je décide de quitter mon terrain de jeu, chassé par mes congénères, c’est en songeant d’y revenir admirer les canards en vol qui défient la boule du soleil se couchant là-haut, sur la colline.