UN COMBAT SANS VAINQUEUR

L’automne s’écoule, paisible, sur la campagne genevoise. Jour après jour, là-haut dans le ciel, plane un rapace. La buse variable est la reine des airs. Les autres oiseaux de proie sont partis ou ne sont pas encore de retour. Tout au plus, un faucon crécerelle vient lui faire allégeance…

Un coup d’aile, un élégant virage, une glissade, elle atterrit dans un pré ou se perche sur une branche, à la recherche de sa pitance.

Mais elle a pénétré dans le royaume des corneilles. Des escarmouches éclatent, prélude au véritable combat qui aura lieu un jour.

Ce jour qui est enfin arrivé aujourd’hui, dans les cieux du marais de Sionnet.

Une première passe d’armes…

…suivie d’une deuxième.

Ni vainqueur, ni vaincu. Chacun a regagné son territoire.

LE HÉRISSON COMMUN

Erinaceus europaeus

Qui n’aime pas cette petite boule hérissée de piquants, à la bouille sympathique et souriante ? C’est une peluche vivante.

Pourtant, le hérisson a failli disparaître de nos contrées, écrasé ici et là, sur nos routes trop fréquentées, qu’il traverse la nuit, enquête de nourriture.

Mais aujourd’hui, la descendance est assurée.

Bolken/SO, octobre 2021

LA CIGOGNE NOIRE

Ciconia nigra

Contrairement à sa cousine, la cigogne blanche, elle n’est pas attirée par nos champs ou le toit d’une maison villageoise. Solitaire, on l’aperçoit rarement, presque toujours en vol.

Alors, si elle se pose un court instant, il faut en profiter, même si elle est en contre-jour.

Foce della Maggia/septembre 2021

LE GOÉLAND D’AUDOUIN

Larus audouinii

Je parie que vous n’en aviez jamais entendu parler… Tout comme moi d’ailleurs.

Celui-ci nous vient probablement d’Italie ou de Corse. Qu’importe ! Il est le 200ème oiseau du site et il fallait bien qu’il s’agisse d’une rareté.

Giubiasco/TI, septembre 2021

Le prochain défi ? Photographier l’adulte avec son magnifique bec rouge taché de noir.

LA VIPÈRE ASPIC

Vipera aspis

Les serpents sont en général magnifiques. Mais je dois l’avouer : je ne les aimes pas, tout au moins de près. Alors quand Dominique m’a envoyé une photo, je n’ai envisagé un seul instant de la faire figurer sur ce site.

Réserve du Moulin de Vert/GE, février 2021

Puis, Paola a récidivé, ce qui m’a fait réfléchir…

Il est vrai. La vipère n’as pas de bec, ni d’ailes ou des pattes. Mais elle est présente sur notre sol, où on peut la rencontrer assez souvent. Elle mérite une place sur ce site.

Campo/TI, juillet 2021

LE LAC D’INKWIL

Comment aurions-nous pu le découvrir, sans l’aide de Caroline ?

Perdu au milieu des terres arables et des pâturages, caché par une ceinture d’arbres et des roseaux, ce petit lac, partagé par deux cantons, Berne et Soleure, passe totalement inaperçu. Seuls les habitants du coin et quelques ornithologues expérimentés peuvent le connaître…

Il ne manque pourtant pas de cachet, ce jour-là à l’aube.

Et il n’est pas seulement beau. Aussi bien habité. Blongios nains et crabiers chevelus se cachent dans les deux îles au milieu du lac, avec leur progéniture, les rousserolles effarvattes se montrent des courts instants avant de disparaître dans les roseaux. Quelques grèbes huppés se promènent nonchalants en compagnie d’un couple de cygnes et six cygneaux. Un épervier sème la panique…

Et si, comme nous, vous avez la chance de parcourir ses rivages avec un monsieur très passionné et passionnant, Hans-Peter Äschlimann, qui connaît par coeur tous ses habitants, votre bonheur ne peut être que total, même si le faucon pélerin ne veut pas se montrer ce jour-là.

A découvrir au fil des saisons et au coucher du soleil…

L’EFFRAIE DES CLOCHERS

Tyto alba

Un coeur blanc percé par deux points noirs, impossible de se tromper. Mais il faut encore la voir, car l’effraie est un oiseau exclusivement nocturne qui se cache la journée, dans un vieux grenier ou un clocher d’église.

Le mieux est de trouver son nid. Nous l’avons fait grâce à Caroline.

Bolken/SO, août 2021

Toutes les règles ont leur exception…Elle semble apprécier cet arbre.

Bolken/SO, septembre 2021

LA MOUETTE MÉLANOCÉPHALE

Larus melanocephalus

Les laridés en âge adulte sont généralement faciles à identifier, chacun d’eux présentant des caractéristiques bien déterminées. Il est moins évident avec les jeunes, au plumage anodin, brun ou barré…

Mais il ne fait aucun doute que celle-ci soit une mouette mélanocéphale. Son bec épais et noir, ses pattes sombres et le dessous de l’aile d’un blanc immaculé sont typiques du juvénile de l’espèce.

Île Rousseau/GE, août 2021

Pour voir un adulte en Suisse, il a fallu attendre longtemps. Sa calotte n’est pas encore complètement noire, mais cela viendra.

LA FAUVETTE GRISETTE

Sylvia communis

Tous les passionnés genevois de l’observation des oiseaux ou presque me demandaient, un peu goguenards, si j’avais vu la grisette… J’ai cherché, cherché à nouveau et j’ai trouvé !

La Feuillée/GE, juin 2021

Quelques mois ont passé. Il n’est pas encore temps de fonder une famille, mais plutôt celui de la séduction.

Marais de Sionnet/GE, avril 2022

La voie est désormais ouverte… Mais il a fallu se rendre au Tessin en trouver une autre.

Bolla Rossa/TI, avril 2023

LE GUÊPIER D’EUROPE

Merops apiaster

Les arbres se colorent : du vert turquoise par ici, du brun rouge mâtiné de jaune par là. Les guêpiers sont arrivés. Quels splendides oiseaux !

Le ciel se remplit d’arcs-en-ciel. Papillons, abeilles, mouchillons et autres insectes volants ont la vie dure par ici.

La Feuillée/GE, juin 2021

Ils sont de retour ! Quelques jours plus tôt que l’année précédente, me semble-t-il. Mais il faut du temps pour creuser son nid.

Ils sont tellement magnifiques que j’ai passé des heures à les observer. Comment éviter de ne pas céder à la tentation de capturer une image de leurs folles cabrioles dans le ciel ? Alors, soyez indulgents !

La Feuillée/GE, mai 2022

La cuvée 2023 s’annonce différente. Nos deux premiers couples de l’année ont quitté la colonie pour nicher dans un endroit plus tranquille.

Devant Forestal/GE, mai 2023

Mais chassez le naturel, il revient au galop. Le gros de la troupe est toujours à la Feuillée. Une vingtaine d’oiseaux ont simplement changé de résidence, choisissant une colline qui se dérobe à l’objectif du photographe. Seuls deux couples ont gardé leurs anciens appartements.

La Feuillée/GE, mai 2023

L’année 2024 n’a pas fait exception. Les guêpiers sont arrivés et sont repartis, Mais ils font l’objet d’un blog tout pour eux…

Passons donc à 2025. La colonie s’est agrandie. Une dizaine d’oiseaux fréquentent désormais les gravières de Laconnex.

Le mâle vient de faire son offrande à sa compagne.