Aythya fuligula-Aythya nyroca
La voie étant ouverte, il n’y a aucune raison que d’autres ne s’y engouffrent.
Lac des Vernes/GE, mars 2024
Mais, tout-de-même, un peu volages, ces Morillons, n’est-ce pas ?
Le monde de nos oiseaux
Il s’agit de remédier à un oubli, car la réserve d’Auried aurait déjà dû figurer sur ce blog depuis longtemps, dès notre première visite en juin 2022.
Ce petit bout de nature, perdu à la frontière entre les cantons de Berne et Fribourg n’est pas seulement un coin magnifique, mais aussi un parfait exemple de réserve bien pensée et encore mieux réalisée.
Kleinbösingen, vous connaissez ?
Le sentier serpente entre joncs et marais. De nombreux points d’observation, intelligemment cachés derrière des barrières de branches coupées font oublier les discrets fils d’acier barrant l’accès aux zones protégées. Il aboutit à un confortable observatoire où plane en permanence le maître des lieux, le milan royal.
Au gré des saisons, une couleuvre peut parcourir sa gouille, un bihoreau quitter sa cachette dans les roselières, une hermine se faufiler dans les buissons, le blanc de son manteau rehaussé d’une touche de brun au bout de sa queue.
Le castor, lui, est invisible. Mais les traces de ses dents dans les troncs des arbres, elles, sont bien présentes.
Dans cette froide matinée de janvier, les étangs gardent leur robe de glace. Une troupe de canards colverts semblent l’ignorer. Un faucon crécerelle va d’affût en affût. On ne sait jamais.
Puis, deux renards nous offrent un incroyable ballet.
Certes, il est connu que, pendant leur migration, les Pinsons du Nord se réunissent, très nombreux, pour passer la nuit dans un coin douillet.
Le savoir c’est une chose, avoir la possibilité de les observer c’en est une autre. Cela tombe bien. L’un de nos sites ornithologiques préférés vient de signaler qu’une colonie estimée entre un million et quatre millions d’individus, vient de s’installer près de Langenthal.
Pouvions-nous rater le spectacle ? La réponse est évidente.
Une fin d’après-midi d’hiver, aux alentours de 1500 heures. Le ciel est gris, il pleuvine. Caroline, la régionale de l’étape, est notre guide. Il faut arriver sur place à l’avance, pour éviter la foule, paraît-il. Quelques kilomètres sur une route forestière où la lumière se fait rare. Un parking improvisé à une centaine de mètres d’une clairière. Nous y sommes et nous ne sommes pas les premiers.
Deux Éperviers planent dans le ciel. Comme nous, mais pour d’autres raisons, ils attendent l’arrivée des Pinsons, planifiée pour 1600 heures.
Voilà les premiers, quelques dizaines. Puis le ciel bouge. Des vagues incessantes d’oiseaux arrivent de tout part, se dispersent pour mieux se reformer un instant plus tard. Des centaines, des milliers, de très nombreux. Cessons de compter et admirons ce spectacle incroyable.
J’ai beau savoir que la lumière est exécrable, que le brouillard nous enrobe, que mes photos seront mauvaises. Mon objectif danse la gigue, mes doigts courent sur les réglages de l’appareil, je peste contre un autofocus erratique . Impossible de résister à l’envie de capturer une image de ces moments enchanteurs.
Le ciel s’obscurcit. Un bref instant, le temps que les Pinsons dessinent une nouvelle arabesque. Mais une nouvelle ondée est déjà là et le scénario se recompose. C’est un spectacle en noir et blanc, mais dans mes yeux dansent les couleurs.
La nuit s’approche. La forêt s’immobilise. Mais partout résonne le chant du Pinson du nord.
Melanitta perspicillata
La rade de Genève est à l’honneur, ces jours-ci. Un canard qui n’avait jamais été vu en Suisse, un mâle de macreuse à front blanc, au splendide bec multicolore, parade dans ses eaux. Encore un visiteur venu d’Amérique.
Des dizaines d’ornithologues font la queue le long des quais. Becetailes se devait d’être là.
Parfois, il jouait avec les vagues…
… ou alors, il faisait le beau.
Quai de Cologny/GE, novembre 2023
Actitis macularius
Je ressemble très fortement au Chevalier guignette, mais si vous regardez bien, je n’en suis pas un.
Contrairement à mon cousin, je ne fréquente pas beaucoup les rivages suisses, je préfère les paysages nord-américains. Alors, profitez-en. Je ne crois pas que vous me reverrez souvent…
Parc Barton/GE, novembre 2023
Limosa lapponica
Championne du monde de vol sans escale, elle a décidé de se reposer chez nous. Plutôt rare, il fallait donc être là au bon moment pour la voir. Il fallait aussi la reconnaître car, en plumage d’hiver, elle ressemble fortement à sa cousine, la Barge à queue noire. Mais le sourcil marqué et allongé et la queue barrée ne laissent pas de doute. C’est bien elle !
Wollishofen/ZH, septembre 2023
Coracias garrulus
Jadis, il traversait régulièrement notre pays, mais aujourd’hui, victime comme tant d’autres, de la modification de son habitat, il se fait rare chez nous.
Une raison de plus pour apprécier son observation un jour de septembre 2023, même si sa photo, plutôt quelconque, a désormais disparu de notre site.
Pour une raison très simple : le photographe est têtu et il a fait beaucoup mieux cette fois-ci !
Chouilly/GE, août 2024
Une exclusivité de Patrick. A nous autres de l’imiter !
Microcarbo pygmaeus
Déjà que, pour des cormorans, ils ne sont pas très grands. Si, en plus, il se tiennent à 250 mètres du barrage, confortablement installés sur leur perchoir, ils sont difficiles à photographier et même à observer.
Heureusement, la persévérance paie presque toujours. Un beau matin, l’un d’eux a fini par s’approcher. De noir qu’il paraissait de loin, les nuances chocolat de son plumage sont enfin discernables.
Barrage de Verbois/GE, août 2023
La voie était ouverte ! Quelques jours ont passé. Le revoilà pointer son bec ailleurs.
Creux-de-Terre/VD, septembre 2023
Nous l’avions un peu oublié. Puis un jour, il s’est rappelé à nous, en se pavanant quelques minutes sur une branche morte bien plus proche que d’habitude.
Barrage de Verbois/GE, décembre 2023
Ils sont devenus des habitués des eaux du Rhône, au barrage de Verbois. A chaque visite matinale, ils étaient là. Mais cette fois-ci, ils étaient tellement beaux qu’il m’était impossible de ne pas déclencher.
Barrage de Verbois/GE, février 2023
Sept mois se sont écoulés depuis notre première rencontre. Mon cormoran n’est plus le même. Le plumage nuptial, d’un noir étincelant délicatement piqueté de blanc, lui donne l’air d’un autre oiseau.
Barrage de Verbois/GE, mars 2023